Déferrage : Entre inquiétude et dialogue
Article publié le 15/10/2008
par GREGORY BOUGOUIN de Zone-Turf.fr
Pierre Levesque est à la fois entraîneur de trotteurs et membre du Comité du Cheval Français, il se retrouve aujourd'hui dans une position peu enviable face au
dossier brûlant des déferrés.
L'entraîneur ne peut pas accepter de voir son métier régresser tandis que le membre de l'institution se doit de faire preuve de diplomatie et suivre le rythme
parfois un peu lent de la politique hippique. Après s'être exprimé sur notre site afin de justifier son refus d'une éventuelle interdiction de déferrer les trotteurs, le professionnel vainqueur
des deux dernières éditions du Prix d'Amérique souhaite trouver une issue rapide à ce problème épineux...
"Je ne suis pas un leader de ce mouvement de colère, mais je me sens vraiment concerné en tant qu'entraîneur. Je n'ai pas du tout envie de voir éclater un conflit
entre les entraîneurs et les dirigeants du Cheval Français et c'est pourquoi il faut absolument trouver une solution rapide sur le sujet du déferrage. Les réactions de professionnels se
multiplient dans les médias (Voir article de Bruno Marie Week End du lundi 13 octobre) et les avis convergent vers la conservation nécessaire du déferrage. J'espère que nous allons faire
accélérer les choses et régler ce problème avant le début du meeting ou au moment mettre en place un calendrier conduisant aux bonnes décisions sur ce dossier."
Dans une récente interview accordée à Zone-Turf, Bernard Piton donnait lui aussi son avis sur le déferrage des chevaux en ces termes : "Je ne voudrais rien changer,
mais plutôt conserver le déferrage. Retirer cette possibilité serait un cruel retour en arrière. Un jour en entrant sur la piste de Vincennes avec Fontaine du Poli, ma jument s'est brusquement
arrêtée. Elle avait marché sur un clou ! Elle était ferrée, mais cela n'a rien changé. De même, on laisse certains chevaux pieds nus pour éviter qu'ils se touchent au niveau des jambes et se
blessent. Bien évidemment, si un cheval rentre les pieds en sang, une grosse amende devrait être de rigueur, mais cela n'arrive que très rarement. A la limite, ce qui n'est pas correct vis-à-vis
des parieurs, ce sont les déclarations jamais respectées. Je ne pense pas qu'une grève en début de meeting soit un bon moyen de se faire entendre mais si les professionnels, par exemple,
refusaient de s'exprimer dans les médias, on devrait rapidement obtenir gain de cause. Je pense que nos dirigeants trouveront la bonne solution à ce problème.