Sarafina, élue Miss Chantilly 2010 !
Sarafina et Rosanara portent haut les couleurs de son Altesse l'Aga Khan !
On peut dans un premier temps saluer la très belle performance de l'écurie Aga Khan et de l'entraîneur Alain de Royer Dupré, qui prennent les deux premières
places du Prix de Diane avec Sarafina et Rosanara. La reine et sa dauphine ont pleinement rempli leur mission, tandis que Valasyra, a
parfaitement tenu son rôle de leader. Voilà un trio bien composé qui donne le meilleur des résultats à l'arrivée !!!
Christophe-Patrice Lemaire, en jockey expérimenté, a mené sa pouliche à la victoire et remporte ainsi son 3e Prix de Diane. Le 1er c'était en 2005 avec Divine
Proportions, le 2e en 2009, avec Stacelita et le 3e cette année avec Sarafina.
Sandbar, supplémentée pour l'occasion, se classe 3e !
Sandbar, entraînée par François Rohaut, avait été supplémentée dans ce Prix de Diane pour la somme de 48.000€ !
Cette pouliche de qualité avait les épaules pour participer à ce Groupe I mais pas assez de classe pour venir à bout des deux Aga Khan. Néanmoins, elle n'a pas déçu son entourage en prenant une
très belle 3e place. Elle s'est montrée très courageuse face à une opposition relevée et aura probablement encore de beaux engagements à venir.
Deluxe et Zagora, un peu en retrait...
La pouliche d'André Fabre, Deluxe, prend la 4e place de ce Prix de Diane. Elle n'a pas été très heureuse dans la phase finale : un peu enfermée et obligée de
reprendre son effort lorsqu'elle trouve le passage. L'enquête effectuée ne changera pas le classement final.
Zagora, l'élève de Jean-Claude Rouget, est venue comme pour gagner à 400 mètres de l'arrivée. Malheureusement il restait encore du chemin à parcourir avant le
passage du poteau et Zagora a ensuite plafonné manquant certainement de tenue pour tenir la distance. Elle doit se contenter de la 5e place.
Derby d'Epsom : le Jockey Club anglais !
L'Angleterre ouvre le bal samedi avec le Derby d'Epsom, véritable institution depuis 1780. Le monde entier aura les yeux braqués sur l'hippodrome d'Epsom
Downs pour connaître le successeur du crack intersidéral Sea the Stars.
Battu à la surprise générale dans les 2.000 Guinées, St Nicholas Abbey, fils du génial Montjeu, doit se racheter
pour la casaque violette et blanche du trio Smith-Magnier-Tabor. Aiden O'Brien, son entraîneur déclare : "St Nicholas Abbey est très bien. Sa préparation se déroule dans les
meilleures conditions pour lui. L'objectif est toujours d'aller sur le Derby. Pour sa rentrée à Newmarket, il était un peu frais et en plus il a pris un coup de tampon du cheval de Frankie
Dettori. Dans ces conditions, nous aurions préféré qu'il y ait plus de train. Cape Blanco est lui aussi en pleine forme tout comme Midas Touch, deux chevaux qui
vont monter en travail et pour qui nous aviserons dans les prochains jours ". Mais les Canford Cliffs, Awzaan et Heart of Fire et bien
d'autres devraient être également de la partie. Une fois plus, la course ne sera pas gagnée d'avance...
Ajoutons à cela qu'hélas aucun Français n'est aligné dans le Derby d'Epsom cette année...
King George VI & Queen Elizabeth : l'Arc british
Ils seront 7 samedi 24 juillet au départ des King Georges VI & Queen Elizabeth Stakes. Mais quel plateau ! Workforce, Youmzain, Cape Blanco, Dar Re Mi, At First
Sight et la française Daryakana (ci-dessus) vont en découdre...
Il aura suffi d'une ligne droite pour le propulser au rang de favori des King George VI et Queen Elizabeth Stakes. Une ligne droite mais aussi un
record. Oui, l'impression laissée par Workforce dans le Derby
d'Epsom (seulement sa 2e course !) a fait l'effet d'une bombe. Relégué à plusieurs longueurs derrière un At First Sight parti pour l'emporter, le pensionnaire de Sir
Michael Stout allait accélérer dans le dernier bout, fondre sur son devancier comme sur une proie et l'avaler sans ménagement. Au poteau, la punition sera sans appel : 7 longueurs d'avance pour
Workforce et un nouveau record de la course à la clé (2'31''33). Une authentique performance qui en appelle d'autres. Première sortie depuis son exploit, les King George
VI et Queen Elizabeth Stakes seront l'occasion pour le poulain de marquer un peu plus son territoire en vue de l'Arc de Triomphe. Cet Arc anglais, comme on le surnomme,
devrait lui offrir une opposition à la hauteur de son nouveau palmarès...
Face à lui, rien de moins que Cape Blanco, le beau vainqueur de
l'Irish Derby. Un sérieux concurrent qui l'avait battu dans les Dante Stakes (Gr II,
leur 1ère sortie commune) et, on le disait, qui nous a offert un joli numéro dans la classique irlandaise. Jugez plutôt... Alors que Midas Touch menait la charge
dans la dernière ligne droite du Derby, il vit Jan Vermeer l'attaquer à la corde et Cape Blanco lui faire les extérieurs. Mais malgré les
assauts pressants de ses assaillants, Midas Touch ne lâchera jamais, se relançant et résistant jusqu'au bout. Ce n'est qu'à quelques mètres du but qu'il cédera, victime d'une
ultime attaque d'un Cape Blanco décidément très dur. Le protégé d'Aiden O'Brien l'emportera d'une demi-longueur après un formidable effort et avec une volonté inébranlable.
L'opposition de style entre ces deux redoutables finisseurs - Workforce tout en puissance à ma gauche contre Cape Blanco qui travaille à l'usure à ma droite -
devrait faire des étincelles ce samedi !
Qui pour effrayer ces deux épouvantails ? Deux des protagonistes du Grand Prix de Saint Cloud peut-être... Youmzain d'abord,
l'éternel Poulidor du turf, trois fois 2e de l'Arc et de nouveau second sur l'hippodrome clodoaldien (d'un poil cette fois). Selon Richard Hugues son jockey, le cheval "a le
moteur et aura une chance." Mais il faudra également compter avec Daryakana (photo), solide troisième derrière Youmzain. Sur le papier (et chez les
bookmakers qui la donnent à 16/1), la jument est moins en vue que ses concurrents, mais son année 2009 et surtout les déclarations de son entraîneur Alain de Royer-Dupré plaident
pour elle : "Le niveau de la compétition est très élevé, mais Daryakana est une bonne jument qui devrait être à son aise sur la piste d'Ascot, assure-t-il. Elle tirait un peu dans le
Grand Prix de Saint-Cloud, mais elle est très bien et nous espérons qu'elle aura un terrain rapide. La météo semble avec nous..." N'oublions pas que
Daryakana en est à 5 victoires d'affilée en 2009 (dont une dans le Hong Kong Vase), deux 3e place cette annnée et que cette King George VI & Queen
Elizabeth Stakes est la course visée depuis plusieurs mois. De quoi s'y aligner avec des ambitions.
Ajoutons à ce tableau At The Sight, excellent 2e dans le Derby d'Epsom après un cavalier seul qui a bien failli aller au bout. Sans oublier la
régulière Dar Re Mi, peu en vue dans les Eclipse Stakes (2.000m), mais qui avait mystifié une belle opposition (Spanish Moon,
Cavalryman, Youmzain) dans la Dubai Sheema Classic en mars (2.400m). Comme à chaque fois, il faudra sans doute garder un oeil dessus...
Lope de Vega frappe à nouveau !
Retour sur l'épreuve
Vivre Libre, le 11, part très fort afin de remplir son rôle de leader pour les chevaux de l'écurie Lellouche (Handsome Devil et Planteur). Il
impose un train assez vif à l'épreuve, comme on pouvait s'y attendre. Derrière lui, Pain Perdu est bien placé, tout comme Planteur, Ice Blue et
Cape Blanco, le favori.
Les places évoluent très peu jusqu'à l'entrée de la ligne droite où le leader cède sa place aux véritables challengers. Il reste alors 400 mètres à
parcourir.
Lope de Vega, qui s'était bien rapproché dans le sillage du leader, se retrouve alors tout seul face à ses responsabilités. Maxime
Guyon, sentant son partenaire en mesure d'accélérer, prend alors les choses en mains. Il lance Lope de Vega alors que de nombreux concurrents peuvent encore refaire du
terrain.
Mais le partenaire de Maxime Guyon est tellement bien que personne ne réussit à revenir sur lui. Il remet un coup de reins à 150 mètres du but ce
qui le met définitivement à l'abri de ses adversaires.
Lope de Vega s'impose donc de trois longueurs devant le très courageux Planteur qui a très bien tenu sa partie. Pain
Perdu, le pensionnaire de Nicolas Clément prend une belle 3e place alors qu'il avait été supplémenté. Behkabad, représentant de l'écurie Rouget et de la casaque Aga
Khan, termine en 4e position. Viscount Nelson, pensionaire de l'entraîneur irlandais Aidan O'Brien, s'octroie une belle 5e place à la cote de 101/1.
Maxime Guyon (ci-contre) s'est confié au micro d'Equidia après sa victoire : "c'est vraiment un chic cheval !! on est bien partis alors qu'on avait
le n°20 dans les stalles. Ensuite j'ai pu me mettre derrière le leader et tout s'est bien passé !"
Anthony Crastus, le jockey de Planteur, a aussi réagi : "je ne suis pas déçu du tout. on est tombé sur meilleur que nous aujourd'hui mais je suis
fier car il s'est montré très courageux !"
Grand Prix de Paris : Behkabad file vers l'Arc
La démonstration de Behkabad dans le Grand prix de Paris ne fait plus guère de doute : il faudra compter avec le protégé de Jean-Claude Rouget pour l'Arc 2010
!
S'il n'a pas l'aura ni le palmarès de son demi-frère Sea the Stars, Behkabad pourrait en revanche confirmer le succès de la lignée
de Cape Cross. Après son succès sans appel dans le Grand Prix de Paris, le protégé de Jean-Claude Rouget s'affirme en effet un peu plus comme
l'un des favoris du prochain Arc de Triomphe. Plus que la victoire, c'est la manière qui a impressionné dans ce Groupe I devenu, depuis la réforme du Jockey
Club, le véritable derby français. Alors qu'il était en tête dans la dernière ligne droite, menant bon train après avoir pris le dos du lièvre, Behkabad a subi mais
contenu les assauts répétés de Planteur le favori. Une fois, deux fois, il a su réagir aux sollicitations de Gérald Mossé et se relancer pour conserver la tête. Il l'emportera
finalement d'une longueur sur un Planteur solide et de plusieurs sur un Jan Vermeer visiblement un peu court sur 2.400m.
Même si personne dans l'entourage de Behkabad ne souhaite brûler les étapes, l'heure est à l'optimisme : "Pour moi, c'est un crack, lâche
Gérald Mossé dans le Paris-Turf. Après avoir suivi le leader, il est parti de loin et a pu malgré tout repousser l'attaque de Planteur, montrant que les 2.400m étaient sa vraie
distance." Sur les 2.100m du Jockey Club, tout le monde avait en effet noté le formidable finish du cheval ; désormais, on en connaît la raison : il lui manquait 300m pour
donner sa pleine mesure. "Behkabad est issu d'un père très vite avec une mère de tenue, précise jean-Claude Rouget. J'ai décelé très tôt ses grands moyens. L'Arc se
dessine à l'horizon." Planteur, seul concurrent a lui avoir donné la réplique, pourrait se préparer aussi en vue de cet objectif. Mais Ellie Lelouche regarde pour l'heure
vers les préparatoires, bien conscient que le cheval n'a que peu couru : "Il s'est encore jeté sur sa gauche comme il l'avait fait dans le Prix du Jockey Club. Quand il est
venu, je croyais qu'il allait gagner, mais il était loin. Il n'avait que deux courses seulement dans le ventre cette année. On va redémarrer avec le Prix Niel (Gr2) à l'automne
maintenant." Quant à Jan Vermeer, 3e, il a encore une fois manqué de jus sur 2.400m, ne sauvant son podium que d'un nez. Selon son entourage, il pourrait être raccourci (il
a glané sa seule victoire sur 1.600m dans le Critérium International de Saint-Cloud), donc ne pas s'aligner dans l'Arc de Triomphe.
Prix Niel, Foy et Vermeille : l'Arc approche !
L'Arc de Triomphe approche ! Dernière revue d'effectif avant la course des courses, les Prix Niel, Foy et Vermeille du dimanche 12 septembre devraient nous donner
pas mal d'indications. Voilà les forces en présence :
PRIX VERMEILLE - Femelles - Groupe I - 350 000€ - 2400m - 12 partants -
15h40
C'est le sommet annoncé de cette réunion. Seul Groupe I du jour, le Prix Vermeille mettra aux prises trois des
postulantes à la victoire dans l'Arc de Triomphe : deux anglaises et une petite française (sans compter l'excellente Plumania, patronne du Prix de St
Cloud). Il y a d'abord Midday (photo), vainqueur cette année des Yorkshire Oaks et des Nassau Stakes. Alignée dans 8 courses au
cours de sa carrière, elle a systématiquement terminé sur le podium. En dernier lieu, elle a éclaboussé les Yorkshire Oaks de toute sa classe et dominé l'invaincu Snow
Fairy. Sariska ne peut pas en dire autant, elle qui a tout simplement refusé de s'élancer ce jour là. Un comportement absolument incompréhensible pour
cette jument de grande valeur qui elle aussi termine toujours sur le podium. Aujourd'hui, il faudra qu'elle remette les pendules à l'heure. A noter à ce propos que, jusqu'à ces
funestes Yorkshire Oaks, elle avait
dominé toutes ses confrontations avec Midday. Et puis il y a enfin cette belle histoire en écriture : Sarafina. La patronne incontestée du Diane 2010 se présente ici avec trois courses et
trois victoires dans les jambes (Prix des Grès, Prix St-Alary et donc le Diane). Un parcours sans-faute qui n'est pas sans
rappeler celui de Zarkava... Pas revue depuis ses 250 derniers mètres de folie dans le Diane, la pouliche s'aligne pour la première fois sur la distance
classique. Ce Prix Vermeille, c'est plus qu'une course pour elle, c'est son passeport pour l'Arc !
PRIX NIEL - Groupe II - 130 000€ - 2400m - 7 partants - 16h15
N'y allons pas par quatre chemins : c'est la revanche du Grand Prix de Paris. Au départ de ce
Prix Niel, Behakabad (photo) et Planteur, respectivement premier et second de la course du 14 juillet dernier. Rappelons qu'en devenant le
véritable derby français depuis le raccourcissement du Jockey Club, le Grand Prix de Paris a pris une
importance nouvelle dans l'optique de l'Arc. Et le numéro de Behkabad ce jour-là ne peut laisser personne indifférent : en résistant, contrant et relançant dans
le dernier bout, il est parvenu à résister au retour du boulet de canon Planteur (qui l'avait pourtant dominé dans le Jockey Club). "Pour moi, c'est un crack,
lâchait Gérald Mossé après la course. Après avoir suivi le leader, il est parti de loin et a pu malgré tout repousser l'attaque de Planteur, montrant que les 2.400m étaient
sa vraie distance." Bon dauphin de Lope de Vega dans le Jockey Club, Planteur a donc été celui de Behkabad dans le Grand Prix de Paris. Un manque de réussite qui ne
doit pas masquer la vraie valeur de ce cheval courageux : 6 courses, 3 victoires et 3 deuxièmes places. Une nouvelle fois, c'est une lutte au couteau qui se profile entre ces
deux-là !
PRIX FOY - Groupe II - 130 000€ - 2400m - 6 partants - 16h45
Byword vs Daryakana. C'est un peu ainsi qu'on serait tenté de résumer ce Prix Foy. Sans faire insulte aux autres
concurrents et même si une surprise reste bien sûr possible, ces deux excellents chevaux devraient, sur le papier, dominer les débats. Jugez plutôt. Pour son premier
groupe I, le Prix
d'Ispahan, Byword (photo) a terminé dauphin de la reine Goldikova. Il a ensuite enchaîné avec une victoire dans les Prince of Wales's
Stakes devant Twice Over et une 3e place dans les International Stakes derrière un Rip Van
Winklesupersonique. Comme Sarafina, il va découvrir ici la distance classique, mais il faudra évidemment compter avec lui. Quant à
Daryakana, elle va essayer de damer le pion aux mâles, chose qu'elle n'était parvenue à faire ni dans les King Georges VI et Queen Elisabeth Stakes (4e), ni dans
le Grand Prix de St Cloud (3e), mais sans jamais démériter. En l'alignant de nouveau face à une opposition masculine, son entraîneur Alain de Royer-Dupré montre
en tout cas qu'il fait confiance à sa jument.
Arc J-6 : présentation des 3 ans
A quelques encablures du Prix Qatar Arc de Triomphe, petit point sur les partants probables avant l'annonce officielle. Au programme du jour, les 3 ans : Behkabad,
Planteur, Sarafina... Et Lope de Vega qui vient d'être supplémenté !
Lope de Vega
On a appris la nouvelle mardi après-midi : André Fabre a décidé se supplémenter Lope de Vega pour le Prix Qatar Arc de
Triomphe. Une surprise compte tenu de son absence des podiums depuis son doublé retentissant Poule d'Essai / Jockey Club. Passé au travers du
Jean Prat, il n'a pas été revu depuis le Prix du Moulin de Longchamp où il avait été largement dominé par Fuissé, Rio
de la Plata, Siyouni et Paco Boy. Mais à 100.000€ la supplémentation, on se doute qu'André Fabre n'envoie pas son poulain par hasard.
Même s'il avoue que "bien sûr, il y a encore de grosses interrogations concernant la distance."
Jockey probable : Maxime Guyon
Behkabad
On le connaît bien, c'est le favori des bookmakers. Vainqueur du Derby français (le Prix de Paris), patron du Prix Niel, chaque
fois devant un Planteur des grands jours, Behkabad s'avance comme la meilleure chance française. On sent chez cet aga Khan quelque chose d'une irrésistible
montée en puissance, comme si à chaque course il parvenait à allumer un étage supplémentaire de la fusée (sa double accélération dans le Prix de Paris). Si Jean-Claude
Rouget disait vrai lorsqu'il l'a annoncé à 80% de ses moyens dans le Prix Niel, Behkabad peut faire très mal dans des conditions optimum. Un missile est
en approche.
Jockey : C.P. Lemaire
Planteur
Même s'il a perdu ses dernières confrontations avec Behkabad, il ne faut pas négliger le punch de Planteur. 2e du Jockey
Club, 2e du Prix de Paris, 2e du Prix Niel, ce Poulidor du turf compte quand même une victoire facile cette année dans le Prix
Noailles. Surtout, c'est un cheval d'un courage extraordinaire, qui ne s'avoue jamais battu et pousse ses concurrents dans leurs retranchements (systématiquement accroché,
Behkabad peut en témoigner). Il ne faudra pas vendre la peau de Planteur avant d'avoir coupé le poteau d'arrivée.
Sarafina
La petite Sarafina (photo) est la 2e Aga Khan du lot, mais pas la moindre ! Brillante dans le Prix Saint-Alary,
épatante dans le Prix de Diane, cette Royer-Dupré n'avait jamais connu la défaite au moment de prendre le départ du Prix Vermeille. A l'arrivée,
la déception des turfistes était à la hauteur de sa 3e place. Pourtant, à bien y regarder, la pouliche n'a pas démérité. Non seulement elle effectuait sa rentrée, mais ses dernières foulées,
celles-là même qui lui permettront d'arracher le second accessit, nous semblent de bon augure. Il n'est qu'à voir, aussi, la confiance affichée par son entraîneur, pour
comprendre que cette petite-là en a encore sous le capot.
Workforce
A l'époque, l'impression laissée par Workforce dans le
Derby d'Epsom avait fait l'effet d'une bombe. Relégué à plusieurs longueurs derrière un At First Sight parti pour l'emporter, le pensionnaire de Sir Michael
Stout allait accélérer dans le dernier bout, fondre sur son devancier comme sur une proie et l'avaler sans ménagement : à l'arrivée, 7 longueurs d'avance et un nouveau record de la course
(2'31''33). Parti favori des King George VI et Queen Elizabeth Stakes, Workforce y sera hélas très décevant. Jamais dans le coup, il laissa le soin au phénoménal
(et grand absent du jour) Harbinger d'écraser la course. Pas revu depuis cette désillusion dans l'Arc anglais, le cheval sera au départ de l'Arc 2010 avec malgré tout des
ambitions justifiées. Qu'il refasse la même valeur que dans le Derby, et il sera délicat d'aller le chercher...
Cape Blanco
La dureté même. Cape Blanco a marqué les esprits en profondeur grâce à une victoire épique dans l'Irish Derby. Décevant dans le Prix Jockey Club (10e), il saura à cette occasion aller chercher
un Midas Touch pourtant impérial. Relançant et résistant jusqu'au bout, ce dernier finira par céder à quelques mètres du but, victime d'un ultime coup de boutoir du protégé
d'Aiden O'Brien. Par la suite, Cape Blanco échouera à 11 longueurs de l'intouchable Harbinger, avant de l'emporter dans les Irish
Champions Stakes. Dur à l'effort et animé d'une volonté inébranlable : avec Cape Blanco aligné dans l'Arc, ses concurrents auront intérêt à surveiller
leurs rétroviseurs dans la dernière ligne droite.
Jockey : Christophe Soumillon
Arc J-4 : la génération des 4 ans
En l'absence d'épouvantail, l'Arc de cette année paraît très ouvert. Y compris pour les quatre ans ! Eux qui ont subi 13 fois la loi de leurs benjamins ces 16
dernières éditions pourraient prendre leur revanche...
Plumania
Régulièrement barrée par Stacelita l'année de ses 3 ans, Plumania (ci-dessus) n'en avait pas moins fait preuve d'une belle
régularité : 3e du Prix de Diane, 3e du Prix Psyché, 2e du Prix Vermeille et 3e ex-aequo du Prix de Royallieu. Cette pouliche
est de celles sur qui on peut compter. Et elle entamera son année de 4 ans sur le même rythme, finissant 4e du Prix Banassa pour sa rentrée, puis de nouveau 4e du Prix
Allez France (Groupe III). C'est là que sa trajectoire va se faire ascendante. En empochant coup sur coup le Prix Corrida (devant Célimène et
Daryakana) et le Grand Prix de St-Cloud (devant Youmzain et Daryakana), la pensionnaire d'André Fabre va
frapper un grand coup et se positionner dans la course pour l'Arc. Dans le Prix Vermeille, préparatoire à la course des course, elle finira excellente 2e derrière un
Midday revenu sur elle dans les derniers mètres. En l'absence de ce dernier dimanche prochain, tout est possible pour elle.
Cavalryman
Cavalryman, c'est l'histoire d'un gâchis. L'histoire d'un cheval épatant l'année de ses trois ans sous l'entraînement d'André
Fabre devenu presque quelconque à 4 ans. En 2009, après une rentrée discrète, il finit dauphin de Cutlass Bay dans le Prix Greffulhe, remporte le
Prix Matchem, puis réussit le même doublé que Bekhabad cette année : Grand Prix de Paris / Prix Niel. Dès lors, il s'affirme comme l'un des
meilleurs 3 ans, et prend le départ de l'Arc de Sea the Stars. Verdict ? Une superbe 3e place derrière le Roi intouchable et l'inusable Youmzain. Ce sera son
dernier fait de gloire. Ramené dans le giron de son propriétaire Godolphin et de l'entraîneur maison Saeed Bin Suroor, il va disparaître des podiums : 5e de la
Coronation Cup, bon dernier des Prince's of Wales Stakes, 4e des International Stakes... Il n'y a bien que dans sa dernière sortie en date, le
Grosser Preis von Baden, qu'il s'est invité sur les tablettes. Mais autant dire que l'opposition n'avait rien à voir avec celle de l'Arc de ce dimanche. A moins d'une
résurrection digne d'un phénix, ce sera compliqué pour lui.
Nakayama Festa
Alors bien sûr, il n'a pas l'aura ni la réputation de ses adversaires, mais Nakayama Festa mérite d'être considéré avec soin. Parce qu'un cheval
japonais à l'Arc, ce n'est jamais anodin. Parce que surtout, il y a eu deux précédents dans cette course nommés El Condor Pasa (2e) et Deep Impact (3e
disqualifié pour dopage). Nakayama Festa a connu des hauts et des bas. Bas comme son année de 3 ans où il n'a jamais vraiment donné satisfaction dans les Groupe japonais. Haut
comme son année de 4 ans en forme de promesse enfin tenue. Intelligemment maintenu dans la compétition par ses propriétaires, le cheval va se révéler, raflant en juin les Takarazuka
Kinen, son premier Groupe I. Sur cette lancée, le cheval s'envole pour la France où il s'aligne dans le Prix Foy, l'une des préparatoires de l'Arc. Il
finira juste derrière Duncan, seul cheval à avoir pu suivre Harbinger dans les Hardwicke Stakes. Autant dire que cette 2e place en vaut bien des
premières...
Fame and Glory
On ne le présente plus. Régulièrement barré par Sea the Stars l'an dernier (dans le Derby d'Epsom et les Irish Champions
Stakes), Fame and Glory se voit offrir une seconde chance pour ses 4 ans. Débarrassé de son meilleur ennemi parti au haras, le pensionnaire d'Aiden
O'Brien s'imagine bien mettre tout le monde d'accord cette année. Au palmarès de ce cheval de classe, rien moins que le Critérium de St-Cloud 2008, l'Irish
Derby 2009, les Gold Cup et Coronation Stakes 2010. L'impression laissée par le
cheval sur ces deux dernières sorties laisse augurer du meilleur pour la course de dimanche. En dernier lieu, il a tout de même dominé Sariska, Youmzain et
Cavalryman, soit deux partants annoncés de l'Arc et une qui aurait mérité de l'être. On terminera en rappelant que la pluie est annoncée sur
Longchamp ce week-end et que s'il est un concurrent indifférent à l'état du terrain, c'est bien Fame and Glory !
Marinous
Drôle de trajectoire pour ce pensionnaire de Freddy Head. A une année de deux ans quelconque, suivra une année de 3 ans faites d'accessits. Aligné
dans des lots aux alentours de 50.000€, Marinous ne déméritera jamais vraiment, finissant toujours ses courses bien placé. Il remportera son premier vrai succès à la fin 2009 en
s'adjugeant une Listed au Croisé-Laroche. Désormais propriété de Saeed Nasser Al Romaithi, le cheval prendra la direction des Emirats Arabe début 2010 avant de
faire son retour sur la piste de Deauville cet été. Résultat de cette campagne deauvillaise ? Une 3e place dans une Listed, mais surtout une victoire, sa
première à ce niveau, dans le Prix Lucien Barrière (Groupe II). Un succès synonyme de supplémentation dans l'Arc ! Désireux sans doute d'avoir un représentant dans cette course
prestigieuse, Saeed Nasser Al Romaithi a décidé en effet de mettre au pot les 100.000 € nécessaires à l'engagement de son protégé. Plutôt en vue pour une place,
Marinous le tardif n'aura vraiment rien à perdre dimanche.
Arc J-3 : les 5 ans et plus
Plus âgés que leurs concurrents, Duncan, Timos, Pouvoir Absolu et Youmzain n'en gardent pas moins une chance. Surtout dans un Arc ouvert et qu'on annonce trempé.
L'expérience pourrait être cruciale dimanche....
Youmzain
Est-il encore besoin de présenter Youmzain le doyen (ci-dessus) ? Allez, encore une fois, juste pour le plaisir. Youmzain et
l'Arc c'est une longue histoire en forme de valse à trois temps. Premier tour de danse en 2007, où Youmzain se présente au départ de la course des courses avec
de sacrés arguments : 3e de la Dubaï Sheema Classic, 3e de l'Irish Gold Cup et 2e des King George VI et Queen Elisabeth Stakes derrière
Dylan Thomas. Toujours au rendez-vous des grands événements, Youmzain s'aligne dans cet Arc pour le gagner... Et il ne lui aura manqué qu'un nez pour y arriver !
Trouvant le passage à 300m de l'arrivée, il viendra mourir au poteau quelques centimètres derrière Dylan Thomas. Sa réputation de Poulidor du Turf commence
là.
L'année suivante, Youmzain est de retour sur le pré de Longchamp. La moisson 2008 a une nouvelle fois été excellente : une 2e
place dans la Coronation Cup, une victoire (la seule de sa carrière) dans le Grand Prix de Saint-Cloud et une 3e place dans les King George VI.
Sauf qu'au départ de cet Arc, il y a un phénomène nommée Zarkava. C'est elle, en remontant tout le peloton dans l'ultime ligne droite, qui le privera d'une
victoire cette année-là. S'arrachant dans les derniers mètres, Youmzain devra se contenter d'une 2e place. Encore une fois.
A 6 ans, ce combattant aurait pu ranger les sabots, partir au haras, mais non : son entraîneur Mick Channon décide de remettre le couvert. Bien lui
en a pris ! 2e de la Coronation Cup 2009, 3e du Grand Prix de Saint-Cloud, Youmzain rempile pour un 3e Arc. Personne n'y croit, surtout face à
l'opposition : "Deux fois 2e, passe encore ! Mais trois..." C'est pourtant ce qu'il adviendra, le "vieux" renvoyant les "jeunes" Stacelita, Cavalryman,
Conduit et autres Vision d'Etat à leurs chères études. Le mais - parce qu'il y en a encore un - s'appelle cette fois Sea the Stars. Bis
repetita : Youmzain échoue au seuil de la gloire à cause d'un extraterrestre. La malédiction continue.
Dans ces conditions, 2010 c'est un peu le baroud d'honneur de Youmzain. La dernière bataille d'un guerrier indestructible. Moins bonne que les
précédentes, son année en impose quand même compte tenu de son âge : 4e de la Coronation Cup (derrière Fame and Glory et Sariska), 2e d'un nez
du Grand Prix de Saint-Cloud, 3e des King George VI derrière Harbinger et Cape Blanco. Qui plus que lui mériterait de
l'emporter dimanche ? Ne serait-ce que pour l'ensemble de sa carrière. Une chose est sûre : même plus émoussé, moins fringant que par le passé, notre Poulidor de 7 ans sera à la
hauteur de l'événement et fera jouer son expérience sur une piste qu'on annonce lourde. Et si le sommet de sa carrière l'attendait au bout de la ligne droite ? Sans phénomène au
départ cette année, l'impossible n'est pas Youmzain...
Duncan
Si Duncan (à droite) est passé complètement au travers de ses 3 ans, ce sera pour mieux se retrouver à l'âge de 4. Jusqu'alors quelconque dans des
petites courses, ce fils de Dalakhani va faire sa rentrée en avril 2009 à Epsom et l'emporter de deux bonne longueurs sur son premier poursuivant. Mieux : il va
récidiver quelques semaines plus tard dans une Listed, laissant Starfala à trois longueurs derrière. Duncan vaudrait-il mieux que ses premières
courses ne le laissait présager ? Pour son premier Groupe, la Coronation Cup, il s'empare en tout cas d'une 4e place encourageante derrière Ask,
Youmzain et Look Here. Les courses qui suivront seront moins enthousiasmantes, et pourtant : le meilleur restait à venir. Maintenu à l'entraînement l'année de
ses 5 ans, Duncan va d'abord s'adjuger le premier accessit des John Doyle Buckhounds Stakes derrière Barshiba. Puis viendront les
Hardwicke Stakes, où il finira second nettement en retrait. Un résultat qui n'aurait rien de transcendant s'il n'avait été signé face à Harbinger, le même
Harbinger qui s'imposera plus tard de 11 longueurs (!) dans les King George VI & Queen Elisabeth Stakes. Et s'il fallait prendre ce Duncan
au sérieux ? Le cheval réglera la question 3 mois plus tard en s'adjugeant l'une des préparatoires de l'Arc, le Prix Foy, aux dépens de Byword et
Daryakana. A l'époque, il était encore délaissé par les parieurs à la cote de 14/1. Pas sûr que ce soit encore le cas ce dimanche...
Timos
Timos a gagné sa place pour l'Arc à l'issue d'une belle 3e place dans le Prix Foy. Jusqu'alors, le cheval avait mené une carrière
"relativement" discrète, mais avec des résultats solides. En 10 courses, le cheval n'a terminé qu'une fois au-delà de la 5e place, a signé 3 podiums et 4 victoires. Mais ce sont moins ses
performances qui laissent dubitatifs que le niveau des courses où elles ont été réalisées. S'il a pris le départ de 5 courses de Groupe, Timos n'a jamais goûté aux joies du
Groupe I. L'aligner d'entrée dans le meilleur du monde peut donc sembler un peu cavalier. Mais Timos est un cheval courageux et tout-terrain qui a démontré, dans
ses deux dernières sorties, qu'il avait le coffre pour ravir une place : 2e du Grand Prix de Chantilly devant Pouvoir Absolu, il a fini devant
Byword et Daryakana dans le Prix Foy. Ne lui manque plus qu'un parcours sur mesure...
Pouvoir Absolu
Cheval tardif, Pouvoir Absolu (à gauche) ne s'est vraiment révéler qu'à ses 4 ans. Le 7 août 2009, il s'aligne dans sa première
listed à Deauville où il signe une 2e place sur terrain souple. Encouragé par ce résultat, son entraîneur Elie Lellouche le mettra au départ du
Grand Prix de Deauville (Groupe II) trois semaines plus tard. Verdict ? 2e d'un souffle derrière Jukebox Fury. Mûr pour les Groupe I,
Pouvoir Absolu se mesurera à l'un des plus atypiques d'entre eux, le Prix du Cadran (4.000m). Il terminera 4e derrière Alandi, Kasbah
Bliss et Yeats, démontrant une dureté exceptionnelle sur une distance qui n'est pourtant pas la sienne. Maintenu en compétition pour ses 5 ans, le cheval va s'imposer
dans deux listed avant de faire 3e dans le Grand prix de Chantilly et 5e dans le Grand prix de Saint Cloud derrière une belle opposition. Sa 8e place en dernier
lieu dans le Prix Lucien Barrière est finalement la plus inquiétante. Il devrait d'abord servir de lièvre pour Planteur qui compte sur lui pour une mise en
orbite...
Arc 2010 : découvrez les places à la corde !
Avec un Arc de Triomphe ouvert et qu'on annonce pluvieux, les places à la corde pourraient s'avérer plus que jamais cruciales. Les vernis : Fame and Glory et
Sarafina. Les malchanceux : Plumania et Duncan.
Arc 2010 : Workforce en force !
C'est finalement Workforce qui est sorti vainqueur de ce Prix de l'Arc de Triomphe aux airs de stock-car. Récit d'une course confuse faites de bousculade, actes
manqués et autres exploits.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le Prix de l'Arc de Triomphe 89e du nom a été celui de la confusion. Avec 20 chevaux au départ et un
terrain plus collant que prévu, la course a même viré au stock-car dans la dernière ligne droite. Miraculeusement passé au travers du carambolage et des tôles froissés, Workforce
est parvenu à s'arracher dans les 400 derniers mètres, suivi comme son ombre par un Nakayama Festa des grands jours. Mais si l'on est passé à un museau d'une première victoire
japonaise dans l'Arc, c'est bien le facile vainqueur du Derby d'Epsom qui a eu le meilleur sur le représentant nippon. Quand on pense que Sir Michael
Stoute a attendu le tout dernier moment pour confirmer son inscription ! "J'attendais vraiment de savoir si tous les feux étaient au vert avant de l'aligner officiellement", a
expliqué l'entraîneur à l'arrivée.
Avant cela, la course était partie sur des bases assez classiques. Comme prévu, le lièvre Pouvoir Absolu avait pris la tête avec son leader
Planteur planqué dans son sillage. Pas loin, de ces deux-là on comptait les deux Aga Khan Behkabad et Sarafina, mais aussi Fame and
Glory. Duncan faisait les extérieurs pendant que les autres favoris (Workforce, Lope de Vega, Youmzain...)
patientaient dans un peloton assez dense. Le supplémenté Marinous fermait la marche. C'est au dernier tiers que la confusion commence. Venu librement par l'extérieur, le
supplémenté Lope de Vega se rapproche de la tête de course, restant à distance de tir pour l'emballage final. Sans doute perturbé par la soudaine baisse de rythme de
Midas Touch, on a alors vu Duncan sortir de sa ligne et venir bousculer le vainqueur du Jockey Club qui lui-même est allé percuter Cape
Blanco. Rien de grave : reprenant pied dans la foulée, le pensionnaire d'André Fabre est parvenu à réaccélérer pour rejoindre Planteur désormais en tête
et Fame and Glory revenu à la corde.
Dernier virage. Littéralement dans le rouge, Midas Touch continue de dégringoler dans le peloton jusqu'à Sarafina. Bien
positionnée à cet instant-là, prête à démarrer, la patronne du Prix de Diane va alors s'encastrer dans l'arrière-train de Midas Touch. Un choc qui aurait pu
virer au drame (les images sont impressionnantes !), mais qui n'aura "heureusement" que des conséquences sportives : coupée dans son élan, la pouliche va atterrir à l'avant-dernière
place à l'entrée de la ligne droite... Devant, l'autre Aga Khan, Behkabad, est lui aussi à la peine : cherchant vainement le passage à la corde, il trouvera
chaque fois un concurrent devant lui pour l'empêcher de passer. "Avec un mur aux 400, c'est tout de suite plus difficile", analysera Jean-Claude Rouget après la course.
Tout le contraire de Workforce qui va littéralement transpercer ce peloton de chevaux-tamponneuse, trouvant et même se créant des brèches à 400m du poteau. Il faut voir avec
quelle autorité il prend le meilleur sur Lope de Vega pour s'emparer la tête ! Alors que Planteur et Fame and Glory se frottent et plafonnent,
un scénario nous vient à l'esprit : et si Workforce s'apprêtait à faire dans l'Arc le même numéro que dans le Derby d'Epsom ? Sauf que Nakayama
Festa ne l'entend pas de cette oreille. Le concurrent nippon, visiblement dans un grand jour, va s'accrocher au pensionnaire de Sir Michael Stoute comme un mort de faim,
et ce jusqu'au poteau d'arrivée. L'œil rivé sur ce mano a mano, c'est à peine si l'on remarque le boulet de canon qui déboule pleine piste : c'est Sarafina, revenue d'on
ne sait où, qui remonte tous ses adversaires un à un ! Dévorant la piste de Longchamp, elle finira 3e devant Behkabad et Fame and Glory mais derrière
Workforce et un Nakayama Festa passé à un rien d'une victoire surprise dans l'Arc. Bel exploit, mais forcément la question se pose : à quelle
place aurait terminé la pouliche sans son choc avec Midas Touch ?
A l'issue de la course, Gérald Mossé éteindra la polémique par le paradoxe : "Sans Midas Touch, Sarafina
n'aurait sans doute jamais aussi bien fini. Cette collision lui a permis de reprendre son souffle. Elle ne serait jamais allé au bout sans ça. Avec plus d'expérience, elle était capable
de lutter pour la gagne, mais ce qu'elle a fait est déjà énorme." Malgré tout, une enquête sera demandée par les juges à l'issue de la course. Elle aboutira finalement à la rétrogradation de
Planteur, sorti de sa ligne aux 300m en gênant Fame and Glory.