Article publié le 27/04/2009
par GAEL LION de Zone-Turf.fr
A partir du 1er mai, les intentions de déferrer émises par les professionnels devront être scrupuleusement respectées. Cette mesure prise par les dirigeants du Cheval Français est venue ponctuer de longues semaines de grogne et de débats sur un sujet brûlant, aussi bien pour les professionnels que pour les turfistes. L'enfer des fers à cheval, porte-bonheur ou casse-tête chinois ? Nous avons enquêté afin que les parieurs optimisent un élément d'analyse souvent déterminant...
Le sujet des déferrés a animé les coulisses du monde du trot durant l'automne. La guerre a fait rage entre les partisans du « tous ferrés » et les défenseurs de la
liberté de chausser ou de déchausser à volonté. Finalement, la Société d'Encouragement du Cheval Français a tranché en édictant un nouveau règlement. Après quelques mois de discussions avec les
principaux acteurs du monde du trot, la SECF, par l'intermédiaire de son Comité réuni le 20 février, a décidé que les intentions de déferrer devraient être scrupuleusement respectées par les
entraîneurs à partir du 1er mai 2009.
En clair, si un entraîneur décide par exemple de déferrer des quatre pieds son représentant, il ne pourra plus revenir sur sa décision sauf cas de force majeur validé par les commissaires des courses (exemple, si la piste est jugée trop dure par les commissaires, tous les chevaux de la réunion courront ferrés). Les professionnels sont donc désormais tenus de respecter leurs intentions. Cette décision intermédiaire satisfait l'ensemble des protagonistes, et plus particulièrement les entraîneurs qui vont donc pouvoir continuer à pratiquer le déferrage. Seul bémol, lors des réunions PMH en région, l'application de cette nouvelle réglementation semble difficilement contrôlable pour des raisons techniques évidentes. En effet, certaines sociétés de courses ne possèdent pas le personnel suffisant pour contrôler le respect des intentions de chaque entraîneur. Le risque d'abus existe. Mais comptons sur la bonne foi et l'honnêteté des professionnels...
Cette mesure a le mérite de s'inscrire dans une volonté de transparence et d'égalité en matière de paris hippiques. En effet, auparavant, les turfistes « du matin »
ne bénéficiaient pas des mêmes informations que les turfistes experts. Seuls ceux qui suivaient la réunion en direct savaient avant de jouer si les intentions de déferrer étaient respectées ou
non. On peut parler de délit d'initié lorsqu'on connaît les sommes colossales engrangées ces dernières années par des turfistes futés et très renseignés sur les déferrés des réunions PMU. Le
peuple des turfistes a mis du temps à intégrer le fait que le déferrage constituait un élément crucial des courses modernes. Ceux qui avaient un temps d'avance ont profité de la situation et ce
n'était que justice d'assister à une réaction de la part des organisateurs des courses. On ne peut pas prétendre organiser des paris sur un sport si les joueurs ne bénéficient ni du même accès
aux informations, ni des mêmes chances de gagner. Si cette nouvelle réglementation est appliquée avec rigueur, on pourra parler de progrès mais également d'une nouvelle démonstration de force des
courses françaises, exemplaires par leur organisation et citées en exemple partout dans le monde.